Group Show – Ex-Voto – 2024
Sa Di / 30novembre-01 / 07-08 décembre 2024 / vernissage Sa 30 novembre dès 18H00
Les 30.11 et 1.12 l’exposition et l’atelier ouvriront à 11H00 (au lieu de 13H00) dans le cadre de Ultranoël, le week-end des ateliers ouverts de Vevey https://ultranoel.ch/
Pour son exposition de fin d’année l’espace Borax a convié une quinzaine d’artistes suisses et internationaux à travailler sur le thème de l’ex-voto.
Le mot ex-voto signifie « selon le vœu ». Objet, tableau ou maquette, il sert à matérialiser un vœu (de guérison par exemple) ou à remercier un saint pour avoir exaucé une prière (comme survivre à un naufrage). Les offrandes votives sont connues depuis l’antiquité. On retrouve ainsi des ex-voto en bronze, marbre ou terracotta dans l’Empire Romain en particulier entre le 1er et le 4ème siècles représentant des parties du corps humain afin de demander une guérison. Des ex-voto similaires se retrouvent ensuite durant la période Byzantine puis dans les églises catholiques et orthodoxes. Les exemplaires peints apparaissent également durant le Moyen-Âge.
Les artistes ont eu carte blanche pour revisiter ces objets sans contrainte de forme ou de matériaux et au-delà de leur dimension religieuse. Chaque artiste invité.e présentera une oeuvre.
L’exposition tout comme l’atelier seront spécialement ouverts dès 11H00 (au lieu de 13H00) les 30.11 et 01.12 dans le cadre des ateliers ouverts de Ultranoël 2024 https://ultranoel.ch/
Nevin Arig (tu/ch) – Mehdi Bouhanek (tn/ch) – Marcia Cirne (br) – Nicolas Christol (ch) – Margo Csipő (usa) – Nora Delanoë (ch) – Robin Deriaz (ch) – Cecile Giovannini (it/ch) – Benedict Haener (ch) – Ophélie Hilbert (fr) – Margot Jud (ch) – Otto Künzli (ch/de) – Nicholas Marolf (ch) – Ruudt Peters (nl) – Melane Zumbrunnen (ch)
images: Stephane Adam


Nevin Arig
Née en Turquie, j’ai suivi mes études dans l’une des plus belles écoles d’art d’Istanbul – l’Académie des Beaux-Arts, au bord du Bosphore. Inspirée chaque jour par les contrastes d’un pays immense, déchiré entre l’Europe et l’Asie, mélange d’architecture byzantine et ottomane, de parfums d’épices, de cris d’enfants et de murmures d’une métropole… Après ma licence en graphisme, je suis venue en Europe pour travailler dans des studios de design. En 1995, j’ai commencé à étudier la création de bijoux. Depuis lors, j’ai apprécié chaque moment du processus d’apprentissage et de travail. L’excitation de la recherche de nouvelles techniques, formes et matériaux ne s’estompe jamais.
https://nevinarig.weebly.com/
This is not a selfie 2024
Aluminium laqué, pigments, agate verte, argent
« Prendre un selfie, c’est un acte instinctif, presque animal, où l’on cède à une pulsion profonde de s’affirmer et de se montrer. Le selfie devient un rituel moderne de parade, où chacun exhibe sa beauté, sa force, ou son succès comme un paon déployant ses plumes. Derrière l’écran, c’est un masque scintillant qu’on enfile, une version idéalisée de soi, faite de paillettes et de perfection. On se nourrit des regards des autres, cherchant à prouver
sa valeur et sa popularité à travers les « likes » et les commentaires. Cette quête de validation devient une compétition, un moyen de mesurer sa place dans la hiérarchie sociale. Le selfie, loin d’être anodin, révèle notre besoin primal de reconnaissance, de domination visuelle dans un monde où l’image est reine. »


Mehdi Bouhanek
Mehdi Bouhanek, designer Tunisien né en 1987, a débuté comme peintre automobile. Il a œuvré dans la restauration de véhicules anciens et a réalisé de nombreuses peintures décoratives. En 2023, il obtient un Bachelor en Design industriel et de produits à la Haute école d’art et de design de Genève. De là, il s’oriente plus particulièrement dans le design de bijou. Créateur introverti et excentrique, il cherche à développer des projets comportant une dimension intellectuelle ou engagée.
Imperceptible Vertu 2024
Acier / MDF
« Une force brute opposée à une sensible délicatesse. Une puissante attraction et le désir de s’en détacher. Un long chemin qui trouve sa fin. Une envie de recommencer dès le lendemain. «

Marcia Cirne
Maria Cirne was born in Brazil and took part to numerous international shows.
I nurture and always keep close to my eyes and hands an endless collection in my studio. Things with some meaning that catch my eye, activate my memory, echo in me in some way, even if with uncertainty. Artifacts from Brazilian native nations, tools that were once useful, fragments of important pieces of something that can no longer be named, objects that friends give me, that might interest me. I spend my time with this collection, which is always on display in the studio and, in a game in which one thing pulls another, I create connections between parts, mix senses, and create pieces for the body – jewelry. What exists in the studio is not a system, it is a reflection of my being in the world, it is a field that I create and recreate all the time, where work generates more work and ends up creating a body, a whole, and even by creating different a variety of pieces jewelry, I believe that there is an identity between them. I can say that one of the traits of this identity is finding the precious in places other than in wealth.
www.marciacirnelima.com
O graceful 2024
Bois traité au feu selon une technique japonaise appelée Shou Sugi Ban, cuivre.
As long 2024
Bois peint, cuivre
« Des fragments de poèmes de Sappho s’ajoutent aux demandes, promesses et engagements fervents des ex-votos. Mélanges improbables. Échos de voix réverbérant le désir et la douleur à travers les âges, ils marquent des objets entre le magique et le précieux, comme ces bagues de doigt.

Nicolas Christol
Nicolas Christol est né en 1982 à Lausanne. Après avoir pratiqué la photographie l’installation et la performance, Nicolas Christol s’est tourné vers la bijouterie contemporaine qu’il explore en autodidacte depuis 2018.
www.christol.ch
Merci 2024
Marbre (marbrerie J. Marolf), peinture dorée, argent
« L’horrible attaque perpétrée le 7 octobre a été instrumentalisée par le gouvernement d’extrême-droite israélien afin d’opérer un génocide à Gaza et la probable annexion de la Cisjordanie comme l’indiquent les rapports de l’ONU, du NY Times, de Haaretz ou de Forensic Architecture. Mais les bénéficiaires directs ou indirects de ces massacres sont bien plus nombreux, des marchands d’armes aux évangélistes intégristes américain en passant par les géants de l’IA que sont Palantir ou Microsoft ou les partis d’extrême-droite européens tels que le RN sans oublier des centaines de banques et fonds d’investissements. »


Margo Csipő
Margo Csipő is an emerging art jeweler, illustrator, and an educator at the Baltimore Jewelry Center and Maryland Institute College of Art. She has a BFA in industrial design from the Massachusetts College of Art and is heavily influenced by time-based art forms like film, animation, graphic novels, and book illustration. Tapping into her lived experience as a queer artist and a child of an immigrant, Csipő creates fabrication-heavy illustrative compositions with mother of pearl scrimshaw. Her work has been shown domestically in the US and internationally, including Schmuck 2024. Csipő was a 2024 finalist for Art Jewelry Forum’s Young Artist Award.
https://margocsipo.com/
Reliquary for What? 2024
Argent, nacre, ambre, os, argent fin, encre pigmentée, cire d’abeille.
« Le temps est un drôle de récipient. Une coupe se vide et se remplit. Nos mains saisissent et relâchent. Un insecte demeure pendant des millions d’années dans le récipient doré de l’ambre. Et le vide de ce collier attend son accomplissement pour se poser sur et autour de la chaleur d’un corps. »


Nora Delanoë
Nora Delanoë vit et travaille à Lausanne. Elle commence par aborder le bijou en autodidacte puis se forme à Genève et obtient son diplôme en 2014. Elle développe alors son approche intime du bijou contemporain tout en travaillant dans divers ateliers.
https://noradelanoe.ch/
EX VOTO 2024 Argent, fil nitrile
« Lorsque la perception du monde se gante, l’expérience est impossible a traduire. La traversée restera connue de nous seuls et de cette force de vie mystérieuse qui ne donne pas son nom mais nous épaule et nous accompagne. Une rare intimité se crée, née de l’épreuve dont elle est le seul témoin. Merci à elle. »

Robin Deriaz
Robin Deriaz, né à Sainte-Croix (VD) en 1995, obtient son diplôme de Polydesigner 3D à l’École d’arts appliqués de Vevey en 2018. En parallèle, il découvre la bijouterie avec une amie et en autodidacte, créant des pièces pour elle avant d’ouvrir son propre atelier à Corseaux en 2020. En 2021, il rejoint la HEAD à Genève pour approfondir ses connaissances en bijou contemporain. Il travaille principalement le métal en feuilles et en fils, il a parfois recours à la technique de la cire perdue. Inspiré par la nature, les structures industrielles et les détails du quotidien, Robin valorise l’exploration des techniques et cherche à donner une histoire unique à chaque bijou.
https://robinderiaz.ch/
Time heals all wounds 2024
Plâtre, cuir, cire d’abeille, or 18 carats.
« Mon ex-voto incarne le concept de guérison, non pas comme une demande à une puissance supérieure, mais comme un processus qui s’accomplit avec le temps. À mesure que le pansement se détache, il symbolise la récupération, révélant la blessure guérie en dessous. Au-delà d’une représentation littérale de la guérison, cette pièce sert de métaphore pour toute restauration nécessaire à notre corps ou notre esprit. »

Cecile Giovannini
Cecile Giovannini est une artiste visuelle qui partage sa vie entre l’Italie et la Suisse. Son travail parle du pouvoir de la fiction et de la capacité qu’elle a à extraire et magnifier le merveilleux dans le réel. L’imaginaire de Cecile s’est construit nourri par les histoires familiales, les légendes païennes, l’imagerie catholique, le cinéma et la forêt dans laquelle elle a grandi. L’art de la fiction est un moyen de construire un lieu unique, où se mêlent éléments inventés et personnages familiers, le plus souvent féminins. Un lieu où les peurs et autres sentiments se matérialisent sous les traits de créatures fantastiques ou d’atmosphères aux couleurs fortes.
https://www.cecile-giovannini.com/
Coeur de dragon 2024
Enduit de marbre, acrylique Golden, faux cristaux sur St-Jacque, chaîne en laiton.
« Cette œuvre fait partie de ma série Ex-voto, débutée en 2018 à Genova en Italie. Cette série compte aujourd’hui plus d’une centaine de pièces dispatchées en Suisse et à l’international. Elle fait écho à la culture catholique et populaire italienne et plus largement latine. L’idée au travers de cette série est de valoriser un objet sans valeur marchande, à connotation plutôt désuète et populaire, en y peignant de petites scènes que j’imagine comme des prières ou des formules magiques. Régulièrement j’en réalise sur demande comme une prière d’intercession en y peignant le vœu ou le remerciement d’une tierce personne. »

Benedict Haener
Benedict Haener is an artist based in Luzern, Switzerland. After a classical goldsmith apprenticeship, he studied industrial design at the GBS St.Gallen and combined design and practice with the BA XS Jewelry at the HSLU Lucerne.
Benedict’s work captivates viewers with its technical finesse, playful design, and irritating associations.
Benedict Haener’s works captivate with technical sophistication, playfulness and the irritating familiarity of seemingly familiar everyday objects. The works are wearable. They are, at the same time, status symbols, pro- and anti-statements. Thematically, Haener defies familiar conventions with irony and wit. Values are questioned, and new qualities are constructed by Haener using surprising techniques and processes.
https://www.instagram.com/haenerbenedict/?hl=fr
Pricey sheet 2024
Aluminium, empreintes de diamants facettés
« En guise de remerciement pour un matériau qui nous a épargné, sans que nous nous en rendions compte, d’innombrables blessures causées par des glissades. »

Ophélie Hilbert
Ophélie Hilbert est une artiste pluridisciplinaire qui pratique la bijouterie, l’écriture, la photographie et la vidéo. Son travail l’amène à matérialiser des oxymores, ceux-ci deviennent des pièces mêlant doute philosophique et contrainte esthétique . Elle interroge les relations sociales, comme les dualités qui nous habitent, tout en jouant avec les codes sociaux.
Ophélie Hilbert is a multidisciplinary artist who works in jewelry, writing, photography and video. Her work leads her to materialize oxymorons, which become pieces combining philosophical doubt and aesthetic constraint. She questions social relations, like the dualities that inhabit us, while playing with social codes.
instagram: opheliehilbert
Adrien 2024 Hêtre et cuir
« Sur ce hêtre brûlé repose l’empreinte d’un souvenir, celui d’un papier votif consumé en hommage à mon frère, parti il y a un an. Les flammes ont porté mes mots, mon âme, vers l’invisible, laissant sur le bois la trace d’un dialogue entre le feu et le silence. Ce vestige marqué par la chaleur est une mémoire vivante, un pont fragile entre l’absence et l’éternité qui ne font plus qu’un. »

Margot Jud
https://www.studio-omaromar.com/
A home to rest 2024 Argent 925, raphia
« Cette pièce est un refuge et un lieu de passage pour l’être dont l’absence a pris la place. Que sa présence, qui nous entoure et qui continue de nous porter, puisse trouver ici un espace de sérénité. À l’image d’une maison à deux portes, elle pourra y entrer, se reposer, et repartir apaisée. De nouveaux liens se tissent, auxquels on ajoutera des pétales avec le temps. À Anouck. »

Otto Künzli
1948 born 22 July in Zurich, Switzerland
no BA
no MA
no PHD
no Dr. Schmuck
1972 marriage to Therese Hilbert
1976 birth of daughter Miriam
works and lives in Munich Germany
Auge XXX (Eye no 30) 2020 Acier, or, Ed. de 9
« Il est fabriqué à partir d’une découpe d’une plaque d’acier de plancher appelée en allemand Riffelblech ou Tränenblech. La photo montre l’une des 9 pièces totales que j’ai réalisées. Elles sont identiques mais en regardant avec une loupe et en mesurant avec un instrument de haute technologie, il peut y avoir de très petites différences… »


Nicholas Marolf
Né en 1971 à Nyon. Il vit et travaille à Vevey.
Nicolas Marolf a contribué aux festivités du 1er Août de l’Expo ’02, co-organisé entre autres des expositions du Toit du Monde comme Argos Project et Ventilation, et participé à plus d’une cinquantaine d’expositions en Suisse et à l’étranger, comme au Musée Jenisch ou à l’Espace Arlaud. Il pratique tant la gravure que le dessin, la sculpture, l’installation, et la vidéo. Il est également scénographe pour le théâtre et le cinéma (Boussagol, Voïta, Bovard, etc).
Kasala pour l’ange qui brûle 2024
Terre-ivoire-tête de nègre-verre-tourmaline noire, corne-cuivre-diamants, bitume de Judée, sang, sperme, cheveux et cendres. Prototype 1/3.
« Avril 1940. Un train chargé de 2’000 tonnes de pechblende, minerai saturé en uranium, part d’Élisabethville. Le minerai, extrait de la mine de Shinkolobwe (Katanga), livré en 1942 aux États Unis, servira à l’aboutissement des bombes atomiques qui, les 6 et 9 août 1945, feront 140’000 victimes directes à Hiroshima et 70’000 à Urakami/ Nagasaki. »
Pays de l’excès et de la démesure : les diamants, le pétrole, la forêt, le fleuve, le cuivre, les fosses communes.
Kasala 17, Fiston Mwanza Mujila


Ruudt Peters
À partir des années 1970, Ruudt Peters (Naaldwijk NL, 1950), artiste néerlandais pionnier de la joaillerie, a remis en question les définitions traditionnelles de l’ornement en repoussant les limites du contexte, de la portabilité des matériaux et de la présentation. Il a exercé une forte influence sur le développement de la joaillerie contemporaine en tant qu’artiste et en tant que professeur dans certaines des plus prestigieuses universités d’Europe.
https://www.ruudtpeters.nl/
Maa, Terram serie 2015 Argent, albâtre
« Terram exprime la douleur ressentie par l’artiste dans ses propres pieds. Ces pendentifs, broches et colliers sont un ex-voto, un talisman de guérison et permettent à celui qui les porte de faire face à la réalité du corps, de bercer et de soigner le pied. »

Melane Zumbrunnen
Mon travail est axé autour de la question de la trace et de la mémoire et passe par la photographie, l’installation, la peinture et désormais la bijouterie, en autodidacte depuis 2019.
My work revolves around the question of trace and memory, and involves photography, installation, painting and, since 2019, self-taught jewelry-making.
D’après le voeux fait, reconnaissance 2024 Argent, feuille d’or, keum-boo
« De nouveaux usages et des valeurs différentes sont donnés à des objets profanes déjà détournés de leur valeur par les croyants à des fins votives. A partir des modes de circulation de l’objet votif, il s’agit de comprendre comment l’exposition dans les espaces transforme les valeurs et les usages attribués à l’objet : dévotionnel, sentimental, probatoire, patrimonial, esthétique, commercial. »